Un modèle de réponse à l'intervention (Ràl) comportementale : le soutien au comportement positif (SCP) Imprimer Envoyer
Pédagogie Explicite - Études
Écrit par Steve Bissonnette et autres   
Lundi, 08 Juin 2020 16:32

Steve Bissonnette (Université TELUQ), Cari Bouchard (Université du Québec en Outaouais), Normand St-Georges (Université TELUQ), Clermont Gauthier (Université Laval) et Marie Bocquillon (Université de Mons)

Un modèle de réponse à l'intervention (Ràl) comportementale : le soutien au comportement positif (SCP)

Enfance en difficulté
vol. 7, mai 2020, p. 131-152

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De nombreux systèmes éducatifs ont amorcé, au cours des dernières années, un virage important vers une gestion axée sur les résultats (Bourgault, 2004). Or, ce type de gestion nous amène à poser un regard sur la réussite des élèves, en particulier ceux pour qui l'école doit faire une différence, les élèves en difficulté et ceux à risque d'échecs, car ce sont eux les plus susceptibles d'abandonner l'école (MEES, 2015 ; MELS, 2006). Parmi eux, les élèves ayant des troubles du comportement sont ceux dont les probabilités de quitter l'école sans diplôme d'études sont les plus élevées (MELS, 2006). Plusieurs recherches empiriques ont montré un lien entre le rendement académique et les difficultés comportementales (Hinshaw, 1992 ; Mclntosh Flannery, Sugai, Braun et Cochrane, 2008). Ainsi, les élèves ayant des troubles du comportement à l'école ont de plus faibles résultats scolaires (Hinshaw, 1992) et font plus souvent l'objet d'intervention disciplinaire (LeBlanc, Swisher, Vitaro et Tremblay, 2007). De façon très consistante, les recherches montrent que les jeunes qui manifestent des troubles du comportement tels que l'hyperactivité, l'opposition, l'agressivité et l'inattention sont aussi plus susceptibles d'éprouver des difficultés scolaires (Price et Dodge, 1989). Ainsi, les problèmes associés aux troubles du comportement ont des répercussions directes sur les apprentissages de l'élève, tant au plan académique qu'au plan de l'adaptation scolaire et sociale. Par consé­quent, il devient essentiel d'implanter des systèmes d'intervention, fondés sur des données probantes, favorisant la prévention des difficultés de comportement.

Un examen attentif des différents systèmes de prévention des difficultés comportementales réalisé par Lapointe et Freiberg (2006) a permis de constater que le système Positive Behavioural Interventions and Supports (PBIS), appliqué actuellement dans plus de 26 000 écoles primaires et secondaires étatsuniennes, est fondé sur des données probantes, soit une approche permettant de prendre une décision pratique en intégrant des données provenant de la recherche. Le système PBIS, désigné en français le soutien au comportement positif (SCP), représente un modèle de réponse à l'intervention (Ràl) comportementale qui propose différentes mesures de prévention, et ce, à trois paliers d'intervention (Bissonnette, Gauthier et Castonguay, 2016).

Dans cet article, nous décrivons, au départ, le système SCP. Par la suite, nous montrons les effets de ce système sur la diminution du nombre d'écarts de conduite majeurs à l'intérieur des écoles québécoises, contribuant ainsi à la prévention des difficultés comportementales.

 

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